Etat d’urgence et violences policières

Appel du collectif Rosa Parks

Justice ou rien!

 

Nous, habitants des quartiers populaires, noirs, arabes et rroms, pleurons, et comptons chaque année ceux que la police a soustrait à la vie. Depuis plus de 40 ans, nous poursuivons le combat de nos anciens, mus par une dignité inflexible. Dans nos quartiers et au-delà des barres d’immeubles nous hurlons que nous ne voulons pas être construits par l’Etat, comme ennemis de l’intérieur, mais qui entend ? Nous refusons que l’on nous déshumanise pour légitimer la guerre que l’on nous mène dans nos banlieues à l’image de celles qu’ils mènent contre les banlieues du Monde. Nous dénonçons les coups de menton des politicards qui en votant dans une majorité écrasante la présomption de légitime défense pour les policiers ouvrent la chasse avec davantage de décharges d’adrénaline et d’armes qui tuent et mutilent.

Nous ne voulons pas de leur Flash Ball, ou du Lanceur à Balles soit disant « Défensives », qui projetées à plus de 330 km/h ont explosé en trois morceaux distincts le testicule d’un adolescent de 15 ans à Argenteuil.

Nous ne voulons pas du Taser, qui a arrêté le cœur de  Mahmadou Maréga, un soir d’automne, après avoir reçu deux décharges de 50 000 Volts.

Nous ne voulons pas de vos balles qui une fois dans le corps, provoquent une onde de choc qui détruit les organes et écrase tous les horizons, toutes les promesses du temps. Ce corps, c’était celui d’Amine Bentounsi, un Arabe, d’Abdoulaye Camara, un Noir, d’Angélo Garand que les gens du voyage pleurent encore.

Nous ne voulons plus de vos grenades de désencerclement ou de vos grenades offensives depuis que Rémy Fraisse n’est plus et que le poing levé d’un zadiste a été arraché.

Et même une simple matraque dans la main de la police devient un instrument de viol, et quoi que dira la justice, Théo Luhaka sait que dans le regard porté sur lui par tous les jeunes des quartiers, il trouvera les larmes de solidarité. Il trouvera la rage de l’indigné.

Et enfin, nous ne voulons plus de ces soi-disant techniques d’immobilisation interdites dans tant de pays déjà, comme la technique de plaquage ventral ou de pliage qui a extirpé lentement, dans une douleur atroce, le dernier souffle de vie des poumons de Lamine Dieng, 25 ans, d’Adama Traoré, 24 ans, d’Ali Ziri, 69 ans.

Ils nous manquent, Amadou Koumé, Hocine Bourras, Wissam El Yamni,  Liu Shaoyu, Babacar Gueye, Morad Touat, Lahoucine Ait-Omghar et tant d’autres ne sont plus que des photos sur un meuble, des souvenirs que les larmes caressent, et des noms sur des banderoles.

Pour tout vous dire, nous ne voulons pas davantage d’une justice qui acquitte ces policiers et qui ose même retourner l’accusation contre les familles de victimes.

Ce sont eux ces morts et ces vivants mutilés qui à cet instant nous convoquent. Ils vous disent, que la police est structurellement raciste, que l’Etat Français a été condamné pour contrôle au faciès, cette cérémonie de dégradation, sans que rien ne change. Ils vous disent que si les quartiers populaires sont un poste avancé des violences policières, celles-ci finissent aussi par s’exercer sur l’ensemble de la population, notamment jeune, qui conteste cet ordre néo-libéral.

Le 30 novembre 2018, contre le racisme et les inégalités sociales, on disparaît de nos lieux de travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des lieux de consommation.

Et le 1er décembre,on réapparaît sur toutes les grandes places des villes, pour exiger Egalité et Dignité pour tous et toutes.

INITIATEURS ET SOUTIENS

Initiateurs : AMDH Paris, ATMF, BAN, Chapelle Debout, Collectif Sans Papiers 75, Collectif pour l’Union Antiraciste et Populaire, Fondation Frantz Fanon, Foul Express, FUIQP, PIR, UJFP, UNPA, Collectifs contre les violences policières  pour Ali Ziri, Angelo Garand, Wissam El Yamni, Amadou Koumé, Amine Bentounsi, Babacar Gueye, Palestine Vaincra – Comité anti impérialiste, Collectif Stop le Contrôle au Faciès, Syndicat des quartiers populaires de Marseille, Collectif 17 Octobre 1961 Banlieue Nord/Ouest.

Soutiens : Union Nationale des Lycéens (UNL), CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, Collectif Ni guerres Ni état de guerre, Marche des solidarités, Survie, Paroles d’Honneur, Mizane.info, CRLDTH, UTAC (Union des Tunisiens pour l’Action Citoyenne), DIN (Decolonial International Network), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec tou-te-s les Immigré-e-s), MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), Act Up, ATTAC, Collectif ACIDE (Agir Contre les Inégalités et les Discriminations Ethno-raciales), Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie, Collectif AUSAR, Collectif Faty Koumba, Collectif « Comité des fêtes – la fête à Macron, AFA Paris Banlieue, Association Culturelle des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), Droits Devants, Panthères des Ministères, Organisation de la Jeunesse Afrodescendante de Lyon (OJAL).

100% nous

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